RAPPORT DU PROJET
« CONFINÉS, ENSEMBLE! »
Par Michel Lavergne et Micheline St-Arneault, membres APRQ
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La section Dossier du ProActif de septembre 2020 nous informait que l’École de santé publique
de l’Université de Montréal recrutait des personnes aînées vivant à
domicile désireuses de participer à
l’étude en cours «Confinés, ensemble» .
Afin d’enrichir nos quotidiens appauvris en occasions de socialisation et bien sûr sensibles à cette requête visant à documenter ce voyage inattendu et si particulier à l’intérieur de nos coins de pays en pandémie nous y avons participé.
Le rapport de ce projet titré Confinés, ensemble! (2021) Le quotidien des aînés sous la pandémie de la Covid-19. École de santé publique de l’Université de Montréal est disponible / depuis le 25 mai dernier. Il se retrouve au https://confinesensemble.ca/resultats/
L’introduction indique que «Devant la menace de la COVID-19, le gouvernement du Québec a déclaré l’urgence sanitaire en mars 2020 et a mis en place plusieurs mesures pour limiter la propagation du virus incluant le confinement des personnes aînées en raison de leur risque accru de complications en cas d’infection.
Si la crise de la COVID-19 a été difficile pour une majorité de Québécois, les aînés ont été les plus touchés en termes de mortalité et se sont vu imposer des règles plus contraignantes, susceptibles d’avoir des conséquences négatives importantes sur leur santé mentale.
Afin de mieux comprendre l’expérience et les besoins des aînés durant l’urgence sanitaire, nous avons déployé l’étude « Confinés, ensemble! », un projet de rechercheaction centré sur la méthodologie photovoix qui consiste à inviter des individus à prendre des photos de leurs expériences et les décrire dans un groupe de discussion.
« Confinés, ensemble! » a ainsi réuni vingt-six aînés qui ont rassemblé plus d'une centaine de photos pour exprimer leur réalité et leurs stratégies d'adaptation. En exploitant les technologies de communication, les clichés étaient partagés lors des réunions virtuelles qui sont devenues des lieux de rencontre, d’échanges et de débat
La conclusion relève que «Leurs photos ont permis de mettre en lumière l’impact de la pandémie sur leur santé mentale ainsi que leur frustration face à certaines conséquences des mesures prises par les autorités. Leur créativité et persévérance face aux défis importants de la pandémie teintent largement leurs photos et témoignages. Ainsi, les chercheurs concluent que la pandémie a illustré que les aînés sont plus que des personnes vulnérables, mais surtout des personnes résilientes.»
Lors d’une rencontre par semaine durant trois semaines, on nous invitait donc à chaque fois à présenter deux ou trois de nos photos dont plusieurs se retrouvent au https://confinesensemble.ca/ Furent notamment illustrés : abandon de bonnes habitudes de vie, stress, anxiété, dénonciation de l’ intensification de l’âgisme, brisure de la cohésion sociale, combat contre la solitude, activités d’auto-soins ciblés, nécessité de structurer le temps, de se réinventer.
Dans, le projet Confinés, ensemble!, une exposition virtuelle qui met en scène des aînés, par les aînés 29 octobre 2020» http://www.cresp.ca/fr/actualite/confines-ensemble rapporte que « Bien que le recrutement de participants soit maintenant terminé, l'étude quant à elle demeure toujours active, avec l’analyse des données qui tentera de fournir des éléments de réponse sur la manière de considérer les aînés (post-)pandémie car selon Olivier, il existe beaucoup d’enjeux qui ne sont pas juste importants à la COVID. Pour le moment, le défi se concentre davantage autour du langage utilisé pour parler des aînés.
Il y a toujours un message un peu stigmatisant de la population qui est plus impactée par la pandémie, dit-il, et pense que c’est peut être un des messages les plus importants, que de prendre en compte de comment on parle des groupes, pour s’assurer que cela n’a pas des conséquences négatives sur les personnes. »
Appréciation de Micheline et Michel, dit El Santo.
«La photo permet de ne pas dépendre des mots pour exprimer la pensée et de partager beaucoup d’émotions» souligne Olivier Ferlatte. Bien que je prenne rarement des photos (les deux premières sur la vitrine publiée signée Micheline sont de moi) et n’excelle pas dans ce domaine, m’exprimer principalement par ce moyen m’a particulièrement rejointe, m’obligeant à me rendre au cœur-même de mon expérience. L’écoute respectueuse des membres de notre petit groupe me permettait de verbaliser la symbolique de mes photos et d’entendre celles des autres, de me déposer pour reprendre, pour un temps, reposée, mon parcours, accompagnée. Le commentaire d’Olivier Ferlatte invitant à réfléchir sur le langage adopté «pour parler des groupes» m’apparaît une avenue importante pour contrer les «ismes» péjoratifs.
Sain Michel