Partir au monde

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Découvrir en soi...

vendredi 14 novembre 2008

Michel Lavergne revient d'un séjour à Cuba

Michel Lavergne revient d'un séjour à Cuba.
Il a réalisé deux films :"Gacias Che para la Historia", et "La Rencontre".
Le premier, réalisé avec un groupe de Québécoise, retrace une excursion " Sur la route du Ché' soit un projet de Aro CoopérAction en première internationale.
La partie 2 contient surtout la rencontre avec Aleida Guevara March la fille de Ernesto Ché Guevara. Le texte qui suit relate en résumé les propos de cette dernière.



Rencontre ALEIDA GUEVARA MARCH le 6 août 2008
Fille de Ernesto "Che" Guevara de la Serna
Filmé par Michel Lavergne le 6 août 2008 entre 15h05 et 17h53
Notes transcrites par Geneviève Héon (08) participante au projet


D'abord, Aleida nous a dit travailler avec et pour son peuple dont elle est extrêmement fière.

Quels sont ses sentiments procurés par le fait de voir le visage de son père partout ?

Son père est décédé lorsqu’elle avait 7 ans. À cet âge, elle n’arrivait pas à comprendre ce qui se passait, car elle ne savait pas lire correctement. Elle a réalisé la perte de son père en voyant plusieurs images de celui-ci (début de son processus de deuil). Elle a vu son portrait au sein de différents endroits, dont en Inde. Elle s’est alors rendue compte que le Ché n’appartenait pas seulement à Cuba, mais à des gens humbles, dispersés un peu partout dans le monde, qui ont de l’amour et du respect pour ce qu’il a accompli et surtout pour ce qu’il était. Selon elle, le Ché était un homme spécial. Se rappeler par son image ce qu’il a fait est donc positif pour nous tous.

Cela l'a-t-elle réellement motivé pour ses études en médecine ? (elle est médecin comme son père)

Quand elle était petite, elle voyait son père comme un Dieu. Elle apprit que malgré les défauts, qui font partis de la nature, quand on fait de bonnes choses pour les autres, ceci rend le tout positif. Son père continue toujours d’être son guide, son modèle. Toutefois, elle ne peut pas dire aujourd’hui qu’il est la raison principale du choix de sa profession. Elle soutient que cette même profession lui permet de remettre de l’amour aux autres. Et c’est une carrière qui vaut la peine.

Elle dit qu’à Cuba le système de santé est gratuit et universel. Son engagement en médecine lui permet de remettre tout ce qu’elle a reçu, son père étant aimé de tous. Elle affirme qu’elle a eu le privilège d’être une fille aimée.

Le Ché en tant que père

Lorsqu’il était à Cuba, le Ché travaillait environ 16 heures par jour. Donc, les contacts qu’il pouvait avoir avec ses enfants étaient courts. Il ‘’volait’’ du temps (ex : le jardin). C’était un homme tendre et affectueux, qui aimait câliner et caresser. Parfois, il la réveillait tôt pour aller cueillir de la canne à sucre afin qu’ils aillent l’occasion de converser.

La dernière fois qu’il est réentrée à Cuba, il l’a fait de façon clandestine, car il avait fait ses adieux au peuple jadis. Il était revenu afin de se préparer pour son combat en Bolivie. Avant son réel départ, il a demandé de voir ses enfants pour une dernière fois. Or, il avait été transformé. Lorsqu’il prit contact avec sa progéniture, on l’a présenté comme étant M. Ramon pour qu’il soit méconnaissable. Le Ché avait le pouvoir de transmettre ce qu’il voulait dire sans parler. Aleida révèle qu’elle avait dit à sa mère qu’elle pensait que M. Ramon devait être en amour avec elle pour l’avoir ainsi serré dans ses bras.

Le Ché disait que les vrais révolutionnaires se doivent d’être romantiques, alors sinon comment donner sa vie pour réaliser un idéal. Il avait la capacité d’aimer. Parallèlement, il n’aimait pas l’indiscipline. Pour lui, il était inacceptable de déchirer les pages d’un livre ou de faire mal à un animal. Son père lui a appris qu’on ne devait pas maltraiter quelqu’un de plus faible que soi, et cette philosophie a marqué sa vie.

La mort de son père; l’affrontement de sa mère

En 6 ans de mariage, le Ché a eu 4 enfants : Aleida, Camillo, Sevilla et Ernesto. La mère d’Aleida voulait partir au combat avec lui, mais il était préférable pour elle de rester à la maison afin de s’occuper des enfants en bas âge. Le Ché lui avait promis que si la guérilla durait plus de 2 ans, il retournerait la chercher.

Sa mère était d’origine paysanne. Elle voulait que ses enfants soient tous des professionnels. Après le décès de son mari, tout le monde a voulu donner son opinion concernant l’éducation des enfants, mais sa mère ne voulait pas que personne lui dise quoi faire.

Trois groupes se distinguaient quant à leur position vis-à-vis l’éducation des enfants du Ché : (1) qu’ils doivent être les meilleurs enfants du monde (discipline sévère), (2) qu’il doit être possible pour eux d’avoir tout ce qu’ils veulent vue la perte du Ché ou (3) qu’ils doivent être traités comme tout autre Cubain. La troisième option, celle de sa mère, maintenait l’équilibre entre les deux autres options. Elle offrait d’ailleurs les mêmes possibilités ainsi que les mêmes carences que l’éducation des autres enfants cubains (aucun privilège économique). Aleida Guevara est divorcée et elle a deux filles, une qui étudie en économie et l’autre en médecine.

Le Ché est d’origine argentine. Son diminutif provient d’une expression de son pays natal. Les Argentins avaient l’habitude de dire « Ché » avant d’entamer « l’action » au sein de leur parole (phrase familière). Les Cubains ont l’habitude de donner des surnoms aux gens. Ainsi, « Ché » était le surnom le plus approprié; une façon de reconnaître son origine. Le mot Ché vient de l’immigration de Valencia (partie de l’Italie).

Les sentiments et les perceptions de son père

Elle a appris à connaître son père à travers les notes de son premier voyage vers l’Amérique latine (Carnet de voyage) à 8 ans. Elle a constaté la transformation de la classe moyenne. C’est à partir de cet instant que modifie sa perception des choses. Elle commence à dédier sa vie pour pouvoir changer les choses. Elle dit que la majorité tourne le dos et devant la douleur ou de ce qu’elle voit. Le Ché, lui, a affronté ce qu’il voyait. Elle est fière d’être sa fille.

Le don de soi

Il est difficile de se sacrifier soi-même pour le bénéfice des autres, et c’est un défi important pour elle d’imiter (ou de tenter d’imiter) son père. Il ne faut pas oublier la solidarité au quotidien, car c’est elle qui est la plus importante. Le Ché s’est rendu utile pour les autres à tous les jours. Elle admire cette particularité : le Ché voulait aussi être le meilleur des êtres humains.

Les perspectives de l’avenir : le blocus économique

Cuba représente quelque chose qu’on ne peut pas accepter, principalement aux États-Unis. Ce pays se sent « menacé » par ce petit pays, qui a réussi à résoudre plusieurs problèmes sociaux que les Américains n’ont pas encore résolu. Cette réussite est dire à une grande puissance qu’il est possible de vivre d’une autre façon.

Les États-Unis punissent donc Cuba par un blocus économique : cette situation est difficile à vivre. En effet, les industries américaines ne peuvent pas vendre leurs produits à Cuba sous peine d’amendes pouvant s’élever de 5 à 10 millions de dollars. Les États-Unis sont de grands producteurs de lait. Vu le blocus économique, tout commerce est interdit avec Cuba. Les Cubains doivent donc faire affaires avec la Nouvelle-Zélande afin de se procurer des produits laitiers (triple le prix initial vu la distance qui sépare les deux pays). Depuis la chute du mur de Berlin, l’Allemagne ne commerce plus avec Cuba (imposition du capitalisme).


Les principes permettant de construire un monde meilleur

1. Apprendre tout ce que l’on peut : retenir qu’il n’y a pas de limite à la connaissance humaine. Profiter des connaissances des autres, et faire profiter de ses connaissances.

2. Respecter la nature : ne pas violer la nature, mais bien apprendre à y survivre. Apprendre à respecter l’être humain (vivre dans le respect).

Au Canada (et au Québec), la terre appartient aux Indiens, et on les a déplacé. Il ne faut pas oublier notre culture : respectons les Indiens. Lorsque nous serons aptes à faire apprendre les 17 dialectes indiens à tous les Québécois, nous pourrons apprendre le français aux Cubains. La seule façon de savoir qui nous sommes est d’apprendre à connaître son passé.

3. Maintenir les valeurs de solidarité : faire preuve de respect et d’empathie. On ne vit pas seul sur la planète. Nous nous devons d’être unis. Les enfants sont l’espoir du monde et il faut les protéger. Ce qui est impossible d’accepter, c’est que la nouvelle génération accepte la réalité actuelle, car elle peut lutter pour ce qu’on nous a arraché (importance de préparer la future génération). « J’ai vécu dans ce monstre (USA) et j’ai connu ses entrailles » - José Marti


Différentes théories et vu à l’étranger (impact de la communication)


Au fur et à mesure que la société se développe, elle prend conscience de l’autre (conscience sociale). Cette conscience sociale lui permet de changer sa philosophie. Le capitalisme engendre l’individualisme.

Des projets américains antérieurs permettaient à quelques jeunes de visiter Cuba. Ainsi, ils avaient l’occasion d’échanger avec les habitants. Ils se sont rendus compte que les propos tenus contre Cuba étaient mensongers, ce qui en a perturbé plusieurs. Suite à cela, les États-Unis ont interdit cette mobilité permise vers Cuba.

Les États-Unis maintiennent leur population dans l’ignorance pour maintenir leur pouvoir (suprématie) et leur force, ce qu’il faut s’essayer de combattre. La liberté d’expression n’a pas de prix (honnêteté intellectuelle). Il faut rompre le blocus du silence.


La mission d’Aleida : Sa mission est de libérer les peuples. Elles respectent les autres peuples et elle affirme que si un pays a à prendre les armes pour gagner son indépendance, elle les appuie. Pour changer un peuple, il faut faire des modifications à sa base (mobilisation), car il est difficile de diriger avec des anciennes structures.


Ernesto Rafael Guevara de la Serna est né le jeudi 14 juin 1928 à Rosario, Argentine. Il est le premier fils de l’architecte Ernesto Guevara Linch, de descendance espagnole et irlandaise de par sa mère, et de Celia de la Serna et de la Llosa, descendante d’une famille fortunée.
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